Intervention de Myriam Suchet 14/11/15

L’imaginaire hétérolingue défamiliarise les contours de « la langue » dans laquelle nous avons souvent tendance à évoluer à la manière de poissons rouges dans un bocal : persuadés de vivre dans un milieu naturel, stable et homogène. Et s’il fallait, pourtant, lire le « s » d’en français comme une marque de pluriel ? Dans quels termes concevoir notre identité s’il s’avère que nous pouvons parler toutes les langues à l’intérieur même de notre « langue maternelle » ou encore – ce qui revient au même – que « la langue » n’existe pas ? En questionnant « la langue », c’est la consistance du poisson (d’un je qui ne coïncide plus avec soi/même) que nous sommes amenés à interroger. Reste à savoir comment mettre en travail cette réflexion, issue de la littérature comparée et de la théorie de la traduction, dans le cadre des Fabriques de sociologies. Mon pari est de croire que l’imaginaire hétérolingue invite à opérer des branchements peut-être inédits ou du moins renouvelés entre recherche, action et création. Je compte sur vous pour explorer avec moi quelques pistes indisciplinaires encore balbutiantes afin de prolonger l’expérience hétérolingue et de lui ouvrir de nouvelles perspectives.

poissons

Myriam Suchet est maître de conférence en littératures francophones et françaises à la Sorbonne Nouvelle – Paris 3, où elle dirige le Centre d’études québécoises (UMR Thalim, www.univ-paris3.fr/ceq). Son dernier ouvrage, L’Imaginaire hétérolingue. Ce que nous apprennent les textes à la croisée des langues, est paru en juin 2014 aux éditions Classiques Garnier (Paris). Une étape antérieure avait paru aux Archives contemporaines en 2009 : Outils pour une traduction postcoloniale. Littératures hétérolingues. D’autres articles sont disponibles en ligne, notamment dans les revues Cousins de personne, Quaderna et LHT /Fabula où elle a coordonné avec Samia Kassab un dossier « La langue française n’existe pas ».


Résolument indisciplinaires, ses recherches s’efforcent d’opérer des branchements pour embrayer l’UniverCité par des projets de recherche-action et de recherche-création comme, par exemple :

  • 2015 > cycle de Rencontres indisciplinaires organisées à Montréal en tant que titulaire de la Chaire d’études de la France contemporaine dans différents lieux culturels (DHC/Art), associatifs (Studio XX) et universitaires (Udem et Concordia) dont voici un aperçu (le graphisme est de Pierre Tandille) : http://rencontres-indisciplinaires.pen.io/
  • en mars 2014 et 2015 > le colloque-événement La Création comme résistance a réuni artistes, chercheurs et artivistes. Il s’est tenu en deux volets et dans plusieurs lieux : Université du Québec à Montréal, Université Sorbonne Nouvelle Paris 3 et aussi au Tarmac, Scène Internationale francophone
  • octobre 2012 > le colloque Traduire sans papiers/Illegal Translation, Ecole Normale Supérieure de Lyon, a été l’occasion de réunir des professionnels, théoriciens, praticiens et militants de la traduction écrite comme de l’interprétation simultanée, ainsi que des performeurs et poètes hétérolingues (http://cercc.ens-lyon.fr/spip.php?article259

     

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